À l’heure où j’écris cet article, je viens de signaler mon intérêt pour un poste de rédactrice web en CDI et en 100% télétravail. Bien sûr, j’ai aussi stipulé à cette entreprise que je pourrais venir sur place pour des temps de formation. Et même si je n’ai pas encore de réponse, quelque chose me dit qu’elle sera négative. Alors, pourquoi les entreprises refusent (encore) le 100% télétravail ?
1. Le temps de travail prévaut (encore) sur les résultats
Avant la pandémie, l’objectif des travailleurs était de montrer qu’ils travaillaient beaucoup. D’ailleurs, les journées dans la plupart des bureaux commençaient à 9h et se finissaient à 18h. Et… quelqu’un qui partait à 18 h tapantes n’était pas bien vu, avouons-le. Le temps de présence était donc intrinsèquement lié aux performances de l’employé. Et cela est resté aujourd’hui, même avec la démocratisation du télétravail. Lorsque votre responsable vous voit, il a l’impression que vous êtes productif, même lorsque vous cherchez des bonnes affaires sur Groupon.
2. Les managers d’équipes ont peur de dire “oui” au 100 % télétravail
Quand je dis “manager d’équipe” je veux parler des managers intermédiaires, ceux qui ont une équipe à gérer mais des personnes au-dessus d’eux. Vous voyez de qui je veux parler ? Vous pensez sûrement à quelqu’un, j’en suis sûre.
Le travail de ces cadres consiste à donner des ordres et à s’assurer que chaque membre de son équipe atteigne ses objectifs. Nombre d’entre eux apprécient ce pouvoir. D’ailleurs, certains se sont démenés pour arriver là où ils sont. Ils aiment se sentir puissants et indispensables.
Mais ce qu’il n’aiment pas, c’est de voir leurs collaborateurs travailler en télétravail. En effet, ils ne peuvent plus faire de microgestion comme avant. Et c’est aussi pour cette raison que les entreprises refusent le 100% télétravail… Au fond d’eux, ils savent que cela peut fonctionner. Mais le contrôle a ses raisons que la raison ignore, il faut croire !
“Le contrôle a ses raisons que la raison ignore”
Amandine Dujardin – Passion télétravail
3. Il faut bien rentabiliser l’investissement financier des bureaux
Les entreprises de grande envergure investissent généralement des fortunes dans l’achat/la location, la rénovation et l’entretien des bureaux. Si le personnel ne travaille pas sur place, les dirigeants doivent assumer les coûts liés à l’investissement financier des bureaux en vain. Et comme de nombreuses entreprises s’orientent vers le travail à distance, il n’est pas évident de vendre ou de sous-louer ses bureaux.
Pour éviter ce gaspillage d’argent, certains PDG d’entreprises et directeurs financiers préfèrent refuser le 100% télétravail. En poussant les gens à venir au travail comme avant, les comptables sont l’impression de ne pas perdre d’argent. En revanche, votre temps… Certes, il existe toujours le télétravail à la carte. Mais les employés sont forcés de venir au moins deux jours par semaine sur place. Et donc, d’habiter à proximité des bureaux de la société.
4. C’est un travail tout nouveau, et la nouveauté a tendance a faire peur…
Réunir tous ses salariés sous un même toit, c’est simple comme bonjour. Les entreprises le font depuis des décennies. Mais avec une équipe dispersée aux quatre coins de la France (ou d’Europe), cela est plus compliqué. Sans compter ceux qui viennent de temps à autre au bureau.
Les managers devront faire le suivi de tout le personnel. Ils devront donc consacrer beaucoup de temps, d’efforts, et d’empathie pour que tout se passe bien. D’ailleurs, une étude récente menée par la Society for Human Resource Management (SHRM) révèle que les superviseurs ne sont pas satisfaits du travail supplémentaire associé au travail à distance. Les résultats montrent que les managers ont une “perception négative” du télétravail et des personnes qui travaillent à domicile. Alors, oui, créer des relations solides à distance est plus long qu’en face, mais cela se fait. En tant que freelance, j’ai réussi à construire des relations de confiance avec mes clients depuis chez moi ! Et si cela est possible pour les freelances, cela devrait l’être aussi pour les salariés…
D’autres arguments expliquent que les entreprises refusent le 100 % télétravail ?
Si vous êtes RH ou dirigeant d’entreprise, vous avez peut-être d’autres raisons de refuser le 100% télétravail (ou full remote) ? Auquel cas, je serais heureuse d’avoir votre avis en commentaire. Cela pourrait nous donner des billes et peut-être des arguments pour réussir nos entretiens à distance.
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Bonjour Amandine,
Je suis salariée dans une entreprise qui propose du télétravail 3 jours par semaine. Pendant mes études, j’ai subi le covid et le confinement. J’ai découvert qu’il était tout à fait envisageable de suivre les cours à distance. Un peu plus complexe pour certaines UEs scientifiques, pas faisable pour les TP bien sûr, mais pour le reste j’ai trouvé cette expérience très agréable et pas absurde à maintenir.
Après mon diplôme, j’ai décidé de choisir un poste qui proposait toujours du TT, au minimum 2 jours par semaine.
Les seules raisons “valables” qui sont “contre” le TT à mon sens, sont les suivantes :
1. La perte de sociabilité et d’échanges dans les entreprises. Quand on est dans une entreprise avec une bonne entente, il est important de pouvoir encore se voir en réel, de temps en temps.
2. Quand on débute dans un poste, ou dans un métier, au départ il faut pouvoir prendre ses marques, échanger et connaître ses collègues, poser des questions librement et pas seulement via Teams ou Zoom.
Sinon le télétravail n’apporte que des avantages pour le salarié mais aussi pour l’entreprise : dans la mienne, l’un des objectifs à atteindre pour la prime d’intéressement porte sur la sobriété énergétique. Avec moins de salariés dans les bureaux , chaque jour, cet objectif peut être atteint.