D’après une étude lancée par le ministère de la Transition énergétique, la réponse est oui ! L’ADEME a publié ses premiers résultats sur « le bilan énergétique du télétravail » début avril. Ils montrent des chiffres encourageants, même si quelques nuances sont à souligner. Les économies d’énergie vont être cruciales dans les années à venir, au bureau comme à la maison. Pourra-t-on compter sur le télétravail pour faire des économies d’énergie ? Voyons voir !
Le bilan énergétique du télétravail : des résultats positifs
À mi-parcours, l’expérimentation menée par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et l’IFPEB (Institut Français pour la performance du bâtiment) nous permet d’être plutôt optimistes.
L’étude s’est déroulée sur 5 mois, de novembre 2022 à mars 2023. Elle s’est concentrée sur 10 sites à Paris et en région. Une centaine d’agents de la fonction publique se sont portés volontaires pour y participer.
Elle s’est concentrée sur l’impact au niveau :
- des bureaux : les bâtiments et les sites sur lesquels travaillent les agents ;
- du transport : le trajet domicile/travail et le(s) mode(s) de déplacement utilisés ;
- du logement : les consommations d’électricité et de gaz lorsque les agents travaillent chez eux.
Les premiers résultats suggèrent que le télétravail favorise bel et bien les économies d’énergie.
En effet, on peut réduire les dépenses d’énergie de 20 à 30 % lors de la fermeture d’un site sur une journée. Tous les agents sont alors en télétravail. Le rapport mentionne même un potentiel maximal de 60 % d’économies.
Concernant les transports, le constat est clair. Si vous habitez en ville et que vous utilisez des modes de déplacements doux (vélo, transports en commun), rester chez vous n’aura que peu d’impact. En revanche, si vous vivez loin de votre lieu de travail et que vous devez y aller en voiture, une journée de télétravail génèrera plus d’économies. Les résultats montrent que les sites situés en Île-de-France ou en province ont le plus fort potentiel : 2 à 4 fois plus qu’à Paris.
Au niveau du logement, c’est l’effet rebond au domicile que l’on a étudié. Vos dépenses d’énergie augmentent-elles parce que vous êtes en télétravail ? Vont-elles effacer les économies réalisées au bureau ? La hausse observée est de 1,4 kWh par jour de télétravail. La consommation d’un foyer étant de 20 à 40 kWh par jour, l’impact est donc très limité, ce qui est une bonne nouvelle.
Étude sur le télétravail et économies d’énergie : les nuances
Le rapport de l’ADEME pointe quelques limites selon les secteurs.
Dans les bureaux, l’utilisation du matériel informatique et l’éclairage ne génèrent pas d’économies substantielles. C’est surtout la gestion de la température et donc le comportement des agents présents qui font varier les chiffres.
Sur la période étudiée, la dépense de chauffage a baissé de 38 % par rapport à l’année précédente. Et ce, grâce à la sobriété, pas au télétravail. De plus, les résultats ont fluctué en fonction de la performance énergétique et du taux d’occupation des bâtiments.
Pour ce qui est des transports, comme on l’a vu plus haut, l’impact varie selon la distance et le mode de déplacement choisi entre le domicile et le lieu de travail. Le potentiel d’économies est donc moindre à Paris ou dans les grandes métropoles.
Dans les logements, les constats sont à nuancer en fonction du type de résidence du télétravailleur. S’il vit dans une passoire thermique, les dépenses énergétiques augmenteront.
Le télétravail peut donc être une source d’économies d’énergie intéressante, si certaines conditions sont réunies.
Une méthode généralisable pour déployer le télétravail
Si l’expérimentation a montré des résultats encourageants en seulement 5 mois, il reste encore des données à affiner.
L’ADEME souhaite observer le comportement des employés chez eux, notamment dans leur gestion du chauffage. S’ils baissent la température de leur maison en cas d’absence, l’effet rebond sera plus important. Mais sera-t-il significatif ?
En matière de transport, l’étude va poursuivre le recueil de données. Si les agents déposent leurs enfants à l’école quand ils vont au bureau, quid des jours où ils télétravaillent ? Existe-t-il aussi un potentiel lié à un changement dans le mode de déplacement ? Si les travailleurs laissent leur voiture au garage : quelle sera alors l’incidence ?
Quelles seront les conséquences de la rénovation thermique des bâtiments en cours sur les économies observées ? De même si l’on augmente la densité d’occupation des bureaux, l’étude montrera-t-elle les mêmes économies d’énergie ?
La suite de l’expérimentation permettra de répondre à toutes ces questions.
Le but : dégager une méthode généralisable pour mieux coordonner le télétravail.
L’ADEME relève déjà la pertinence de certaines mesures pour réduire les dépenses énergétiques. Par exemple, le fait de fermer les sites lorsque le signal Ecowatt vire au rouge. L’agence souhaite aussi éditer un guide à destination des organisations qui veulent intégrer le télétravail dans leur politique RSE.
Télétravail & économies énergie : le récap’
Voici les points clés à retenir de cet article :
- le télétravail peut générer des économies d’énergie, s’il est mis en place intelligemment ;
- les recherches de l’ADEME se poursuivent, dans le but de créer une méthode généralisable pour coordonner l’implémentation du télétravail ;
- les premiers résultats sont prometteurs, notamment l’utilisation de la voiture en province.
On ne manquera pas de vous tenir au courant dès la publication des conclusions de cette étude… En attendant, savez-vous que vous pouvez déjà adopter 5 gestes pour réduire votre impact sur le climat en télétravail ?
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Cet article a été rédigé par Cécile Cardeillac, rédactrice web SEO qualifiée.
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